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Tout public
Gratuit
Lundi 18 janvier 2024 de 11h à 12h sur RADIO FM PLUS 91fm Montpellier l'émission Traces de Lumière est consacrée à Louis BRAUQUIER Le poète des mers du Sud (rediffusion de l'émission le même jour de 20h à 21h) vous pouvez écouter aussi l'émission par internet www.radiofmplus.org
Louis BRAUQUIER Le poète des Mers du Sud
Il est né en 1900 à Marseille et il est mort en 1976
Poète – agent des messageries maritimes – peintre – auteur d’une dizaine de recueils. Il est le poète du mouvement des navires et des décors de ports. Au départ de Marseille, les navires desservaient l’Afrique, l’Asie, l’Inde du temps des colonies. Il n’est pas un écrivain de la nostalgie mais du temps maritime- Il y a des quais. Et, au bout, une famille.
Marseille ville -globe, gobe toutes les marchandises et tous les peuples. Louis BRAUQUIER se coltine à la matière. Au coton d’Egypte, aux cacahuètes de Pondichéry, au café de Moka- Des odeurs, des effluves, des promesses autant d’éléments qui donne l’essence de son écriture.
Il dit :
La vie est aventure
Qui part pour l’éternité.
Je compte les encablures
Qui traînent ma destinée.
Poète au long cours, les personnages de Louis BRAUQUIER sont des marins. Et toutes les mers, tous les pays convergent vers Marseille qui elle-même s’ouvre vers le monde. La Méditerranée, mer fermée et circulaire ne l’empêche pas de se répandre dans des flux croisés vers l’au-delà. Et l’au-delà de Suez, prouve cet élan.
Louis BRAUQUIER montrera la noblesse et la beauté du commerce. Des gestes, des actes, une parole donnée, un protocole autant de marques d’une renaissance après la guerre qui broya l’idée de l’humanisme. Il embarque à bord des bateaux le 3 février 1925 en tant qu’élève-commissaire. Il découvre Alexandrie, Port-Saïd, Beyrouth et Alger.
L’homme passe sa vie à lancer des amarres,
Puis, quand il est saisi dans le calme du port,
Pour peu qu’à l’horizon une fumée l’appelle,
Il regrette à nouveau la liberté des mers.
Dans son deuxième recueil de poésie : Le bar d’escale, on trouve des poèmes de la tendresse et de l’amertume. Il s’attache aux personnages des ports : le pilote, le docker, le marin – qu’aux décors – Mais son récent mariage lui montre la difficulté à concilier vie de couple et de navigation sur les paquebots. Dans le monde maritime les douleurs sont privées et les déchirements reclus à fond de cale. Il renonce à la carrière de commissaire de bord, démissionne et il découvre le monde des agences qui représentaient les intérêts de la compagnie maritime. Son nouveau métier est comparable à un consul commerçant.
Il est nommé en Australie, et ce séjour sera l’occasion d’écrire un de ses plus beaux recueil : Eau douce pour navires. Un livre qui réconcilie l’Atlantique, le Pacifique, la Méditerranée. Un livre planisphère, de départ, de voyage et d’arrivée. Il parle aussi sur la solitude du commandant de bord, maître après Dieu de son navire. Il décrit l’atmosphère de la passerelle, les veillées doublées, les jours de brumes, la beauté et l’âpreté de la navigation au sextant. Le commandant d’un navire de commerce est le pacha. Il est à la fois le patron, le médecin, le confesseur. Un monde à part, solitaire et nomade qui ne prétend pas maîtriser la mer, il en connaît trop la violence. Nuit et jour le bateau avance. Marseille reste cependant le port d’attache par excellence. Dans la correspondance comme dans les poèmes de Louis BRAUQUIER, il est omniprésent et la découverte de l’étranger permet d’approfondir, sur un registre épique et mélancolique, l’intimité avec la ville natale. Les bars du Vieux-Port, carrefours de toutes les cultures, de toutes les races et de tous les métiers, sont le refuge de la fraternité et kaléidoscope d’un monde en transit.