Projection, lecture

Dans le cadre de l'exposition Duos & constellation, Isabelle Vorle présente trois de ses films expérimentaux. Patrick Beurard-Valdoye lit quelques extraits de ses livres.

Isabelle Vorle

Après avoir étudié aux Beaux-Arts (diplômée de l'ESAD Reims), elle a d'abord exposé ses dessins et tableaux dans plusieurs centres d'art, au musée des Ursulines (Mâcon), et en galerie.

Ces dernières années, elle s'est également concentrée sur ses films expérimentaux, montrés dans des festivals (parfois primés comme Stone Eve, 2020). Trois court-métrages sont présentés ce soir : Froid Sylans (2010) Tous se terrent (2006) Stone Eve (2020).

Je lis et côtoie des poètes depuis mes 20 ans. Cela a généré dans mes œuvres une certaine manière d’aborder artistiquement le monde, par l’ellipse et la densité (à moins que cela n’ait correspondu à un penchant !). La faculté d’émerveillement du poète à partir du monde qui nous entoure, les détails qui rendent la réalité si étonnante, qu’on oublierait parfois de regarder, me sont proches. De façon générale, la poésie m’a beaucoup aidée à trouver une manière d’organiser et monter les séquences de mes films, qui ne sont que rarement reliées entre elles par un récit linéaire, une narration réaliste.

[Isabelle Vorle, entretien dans le magazine américain Videofocus]

Patrick Beurard-Valdoye

Il est revenu dans le Territoire de Belfort en 2012, après avoir circulé dans toute l'Europe pour écrire son Cycle des exils, entrepris à Berlin en 1982. Il s'agit de huit volumes (environ 3000 pages) parus aux éditions Al Dante/Leo Scheer et Flammarion.

Il est par ailleurs auteur d'une vingtaine d'autres ouvrages d'arts poétiques. Récemment : Palabre avec les arbres (éditions Corti, 2021). Il lit régulièrement ses textes en public sous forme de lectures-performées (dernièrement à la Maison de la Poésie de Paris).

Ma pratique d'auteur est adossée aux arts plastiques. Ils m'ont tellement donné, ils ont tant encouragé le jeune homme à l'esprit libre et critique, à oser des formes improbables et fluctuantes, à fabriquer des utopies, que sans cette proximité presque originelle, mes livres n'existeraient pas ainsi. Je maintiens ce dialogue précieux avec les artistes plasticiens et visuels, par exemple aux Beaux-Arts de Lyon. Et, vivant avec Isabelle Vorle, j'observe comment ses œuvres m'aimantent autant qu'elles m'apaisent. [P.B.-V., entretien avec Christophe Manon, revue Po&Sie; 179-180, 2022]