Le Printemps des Poètes de la Maison Poésie Brest

Transfigure

Si transfigurer, littéralement, vise à transformer en donnant un éclat inhabituel, peut-on considérer que la poésie transfigure ce qu’elle touche  ? Et qu’elle existe bien au-delà des mots  ? Comme une onde, une énergie, une image, un son, une forme.

Peut-être même s’agit-il de sa singularité par rapport au roman. Celle de se saisir des mots pour mieux passer au travers, et voyager au cœur d’une dimension émotionnelle. Où ne subsiste alors que le lien ténu avec l’indicible. Ce qu’on n’exprime plus – seulement – par et avec des mots. Mais la sensation qu’il en reste. Sans doute le plus important.

La photographie, la musique et le geste portent la poésie aussi sûrement et profondément que les vers. Des arts qui entrent en résonance avec la poésie écrite, Le signe pour un mot, le silence entre les bruits. Autant de dialogues qu incarnent aussi des temporalités différentes, ou le temps que l'on fige. Un visage qui interroge, instaurant une ambivalence entre apaisement et inquiétude. Un corps, soudain comme un lieu, qui rappelle toute la fragilité de l'humain.

L'évanescence d'un signe, comme celle d'une présence nue, ou d'une note. Pour tout lien avec le monde, et manifestation d'une humanité profonde. "Transfigure" autour de la poésie et de langue des signes de la poète Laëtitia Sanquer, d'une projection de la photographe Mona Premel et des mots de Yan Kouton, sur des musiques d'Olivier Triboulois. Et dans le cadre de l'exposition "L'usage des Lieux", organisée par l’École des Beaux-Arts de Brest.