Evénement
Bastien Mouchet Jacques Fournier Caroline Apostolopoulos Catherine Tourné Philippe Marcel Jean-Claude Durand,
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Tout public
Gratuit
La Compagnie Les Toupies propose une manifestation littéraire autour du spectacle « Blaise Cendrars : Des Pâques au Transsibérien », un voyage musical au coeur de la Bourlingue. Avec Frédéric Thérisod et Sabine d'Halluin, la direction artistique de Jean-Claude Durand, les musiques additionnelles de Didier Moreira et les lumières de Charly Thicot. « L’écriture est un incendie (…) Écrire, c’est brûler vif mais c’est aussi renaître de ses cendres. »
LE SPECTACLE - De la lecture à l'incarnation sur les poèmes de jeunesse de Blaise Cendrars.
Première partie
« Les Pâques à New-York »- « C’est à New-York, pendant les Pâques de 1912, que Blaise Cendrars est né à la poésie. Il y a écrit son « Premier poème », le signe d’un nom nouveau en s’environnant d’une légende où se mêlent inextricablement le réel et l’imaginaire, le rêve et la vie » . C’est ainsi que nous renseigne Claude Leroy dans les notes sur Les Pâques. Il nous dit également que le poème a été écrit, selon
Cendrars, en une nuit d’errance et d’insomnie, se réveillant trois fois. Le texte a été rapidement publié tel quel, avec seulement trois ratures.
Au piano, un homme seul lit le texte, comme en surplomb. Nouvellement débarqué, il a quitté le vieux continent, ses églises et ses repères. Il a faim, il est seul. Dans sa détresse il appelle le Christ, l’homme-dieu de l’Ancien Monde. Dans son adresse, il lui
présente, en un nouveau chemin de Croix, les rues de la ville, ce monde moderne et l’humanité qui l’habite. Il réclame miséricorde pour les prostituées, les musiciens des rues, les juifs et les chinois, jamais pour lui. Il constate la bascule dans le monde moderne. Ce poème, une prière ?, est une page qui se tourne d’une Pâque qui ne débouche pas sur une résurrection dans le Royaume mais dans un monde des machines, des métropolitains, du brouhaha et de la confusion. « Je ne pense plus à Vous » clos le poème d’un homme qui vit sa propre Passion de « Christ de la modernité ».
Deuxième partie
La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France L’homme seul cède la place à une femme qui s’empare des mots du poète. Celui-ci va bientôt nous faire entrer dans la folie, non plus d’un homme à pied, seul dans la ville, mais à bord du train terrible, lancé à toute vapeur dans la guerre, la maladie et la frénésie. Il n’est plus simplement spectateur puisqu’il a emmené avec lui la petite prostituée, Jeanne, puisqu’il finit par jouer au piano, ayant remplacé le diable et qu’il termine le voyage, de retour à la case départ, Paris, par un constat amer : « Je voudrais, je voudrais n’avoir jamais fait mes voyages » . Mais la pitié, la miséricorde qu’il réclame au Christ dans les Pâques, pour les peuples, pour les femmes, pour les migrants, c’est lui maintenant qui l’éprouve dans la prose pour la petite pute Jeanne, du dégoût à la pitié. Jeanne aux hanches angulaires et qui a la chaude-pisse : « J’ai pitié, j’ai pitié, viens vers moi sur mon coeur »
L’articulation entre les deux poèmes s’opère en une descente, une incarnation.
On sait que Cendrars est allé à New York.
On ne saura jamais si il l'a pris ou non. Peu importe !
« Merci à Sabine de donner une voix nouvelle – une voie nouvelle – à Blaise
et à son transsibérien. » Claude Leroy - écrivain, docteur en littérature française,
professeur émérite de l’Université Paris X-Nanterre, directeur de l’édition de
l’oeuvre de Cendrars dans la Pléiade.
« Une très belle mise en voix du poème, où l’on entend toutes les voix qui
habitent tour à tour le poète… Bravo. » Marie-Paule Berranger - Professeur de
littérature française du XXe siècle à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3
« Un texte émouvant dont la portée se trouve décuplée par cette vie
enragée qui submerge l’auditoire. Bravo au pianiste. » Juan Zuniga
TABLE RONDE
Le spectacle est suivi d'une table ronde sur le thème Comment les poèmes du jeune Blaise Cendrars résonnent-ils auprès des publics d’aujourd’hui ?. Elle sera animée par l’auteur et universitaire Bastien Mouchet. Avec Jacques Fournier, ancien
directeur de la Maison de la poésie de Saint-Quentin-en-Yveline, Caroline
Apostolopoulos des éditions du Maquis, de Catherine Tourné de la librairie
L’Ours et la vieille grille, de Philippe Marcel de la Médiathèque Hélène Berr
(Paris 12ème) et de l’équipe du spectacle : Jean-Claude Durand, Sabine
d’Halluin et Frédéric Thérisod.
EXPOSITION
Une exposition dans le hall du théâtre, en lien avec le spectacle, rassemblera des objets et des documents réunis suite à un appel à contribution, ainsi que des oeuvres
plastiques de Frédéric Thérisod, artiste multimodal, qui joue aussi dans le
spectacle comme comédien et pianiste.