Espérer avec Péguy

Le grand poète Charles Péguy (1873-1914) a 38 ans quand il publie Le Porche du mystère de la deuxième vertu, en 1911, nous livrant un puissant message d’espérance qui garde toute sa valeur, toute sa force à l’heure où s’amoncellent de noirs nuages au-dessus de nos têtes.

Le parcours du poète est bien connu, entre ses combats spirituels, son engagement socialiste, son soutien sans concession au capitaine mulhousien Dreyfus et sa fin tragique au combat, le premier jour de la bataille de la Marne.

Son message d’espérance est relayé par l’exposition « Espérer avec Péguy » que lui consacre l’église Sainte-Marie pour ce temps de carême et de promesse du Printemps de Pâques. Il entre en résonnance artistiques avec les lumineuses aquarelles de l’artiste alsacien Joseph Saur (1908-2012) qui a mis sa propre « poésie en couleurs ».

La présentation ainsi proposée offre à la contemplation une dizaine d’extraits du Porche du mystère de la deuxième vertu[i]. Elle se fond dans le mouvement porté par le Pape François qui a placé l’année jubilaire 2025 sous le signe de l’Espérance. Elle trouve aussi sa place dans le Printemps des poètes lancé par le Ministère de la Culture et de la Communication sur le thème « Volcanique ».

A maints égards, l’écriture de Péguy peut être rapprochée de ce dernier terme. On la perçoit successivement comme éruptive, comme projetant des pulsions de vie haut dans le ciel, comme flamboyante dans les ténèbres, comme s’écoulant en une lave incandescente qui emporte les résistances scoriacées et les humeurs timides et hésitantes. Foisonnante, faite à la fois de chemins de traverse et de réitérations, elle ramène au même point, au même instant, au même Dieu.

C’est donc une écriture singulière, précieuse de la littérature française. Et c’est une voix qui tonne jusqu’à nous.

Tous les jours de 8h à 18h30

Dans le cadre de cette exposition, la Soirée Poésie proposée le samedi 15 mars reprendra les extraits sélectionnés pour l’exposition.
Ils seront mis en voix par le conteur Henri Fritsch, bien connu dans notre ville de Mulhouse et dans tout le Sundgau, et dont la fabuleuse diction et l’enthousiasme communicatif répondent à merveille à la force du texte de Péguy. Jean-Luc Roth à l’oud et Pascal Reber à l’orgue ont accepté de nous faire profiter de leurs talents, assurant généreusement le contrepoint musical de cette poésie inspirée. Et les jeunes Sarah et Marie nous réjouiront de leur présence, symbolisant pour nous tous les promesses de l’Espérance.  Une très belle soirée en perspective !