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Si le mythe Elsa, comme on le désigne par-fois, a marqué pendant plus de quarante ans « l’amour unique » d’Aragon pour Elsa Triolet, celui-ci fut précédé un peu plus tôt d’une passion ardente et orageuse pour Nancy Cunard, laquelle dura presque trois années à partir du printemps 1926 jusqu’à l’automne 1928. Cette
passion au grand jour, pourtant tenue longtemps secrète par Aragon, ne s’éclaire que rétrospectivement, au fil de la mémoire retrouvée, et de l’édition ou de la réédition de ses œuvres poétiques à partir de 1974. Après la mort d’Elsa, Aragon est revenu à plusieurs reprises, y compris dans son œuvre romanesque, sur cette histoire d’amour qui s’achève par une double tragédie : à Madrid, en novembre 1927, où il brûle en partie, dans une chambre d’hôtel de la Puerta del Sol, le manuscrit de La Défense de l’infini et à Venise, fin septembre 1928, après sa rupture avec Nancy, lorsqu’il tente de se suicider. Au-delà de la reconstruction plus ou moins fictive de cette époque, Aragon a écrit pour Nancy Cunard quelques-uns de ses plus beaux poèmes comme « Poème à crier dans les ruines » ou « Italia mea », ce qui fera dire à Elsa Triolet, à la mort de Nancy Cunard, en 1965 : « On parle toujours des poèmes que Louis a écrits pour moi… Mais les plus beaux étaient pour Nancy. » (François Nourissier, écrivain).