Événement
Lieu de l'événement
Date(s)
Organisé par
Profil de l'événement
Public averti
Gratuit
Fièvre
Il est juste temps de permettre aux femmes de parler, aux côtés des hommes, de ce qui leur appartient. En d’autres termes qu’elles prennent pleinement possession de leur corps et de leur désir profond. Jusqu’à récemment, les hommes se réservaient l’ambition, la démesure dans l’art et, marque de domination suprême, le droit exclusif de parler, ou d’explorer le corps féminin. Source inépuisable de sublimation et de recherches constantes d’une beauté absolue. Sans que les femmes, de leur côté, puissent le faire elles-mêmes ou, encore plus inconcevable, puissent « chosifier » à leur tour le corps masculin.
Si la femme est représentée dans l’art, c’est en grande partie par, pour et à travers le regard des hommes. Il est temps non pas de réduire le champ de la poésie, de l’art en général, en effaçant, retranchant, censurant les représentations de la femme par les hommes. Mais seulement d’augmenter le territoire créatif, en ne se privant plus de ce que les femmes ont à montrer, à écrire, à dire d’elles-mêmes, et pour elles-mêmes.
Cette démarche est vitale, y compris pour les hommes. Pour ces derniers l’enjeu est tout autre. On va le voir dans ce beau dialogue poétique mixte, réunissant des lectrices et des lecteurs. Des auteurs et des autrices.
Plus les femmes exposent et expliquent elles-mêmes leur corps, moins elles sont chosifiées par les hommes. Dépossédés de ce privilège, ils doivent alors avoir le courage de se tourner vers leur intimité. Comme le font désormais les femmes. Les hommes doivent en profiter pour chercher d’autres influences, moins toxiques pour les femmes. Et profitables à l’équilibre de la société.
Et que la fièvre monte seulement pour de bonnes et belles raisons.