Un banc pour la poésie

Un atelier d’écriture qui défriche inlassablement son chemin depuis sa création en 1997, c’est peu fréquent. Un atelier d’écriture qui anime sa propre maison d'édition l’est encore moins. Initié par la scénographe plasticienne Charlotte Noyelle comme espace de créativité autour de ses photographies urbaines, elle y offre ses clichés puis ses estampes à d’autres imaginaires. Les auteurs qui collaborent à l’aventure au fil des séances s’emparent librement de ces images pour faire entendre leur propre voix : ainsi sont nés des centaines de courts textes drôles, graves, poétiques ou engagés.

Chaque année la micro structure éditoriale, les « Éditions Les Ateliers », diffuse ces productions en revue, livrets et cartes d’art, et se font une joie de participer au Printemps des Poètes. Thème de l’année : « l’Éphémère ». La scénographe, coutumière des installations sauvages autant que des salons du livre ou des galeries, poursuit donc le dialogue en emmenant auteurs et photopoèmes à la rencontre du public. Ils feront des haltes momentanées sur un banc, au hasard des rues et des jardins de Normandie, alternant beaux quartiers et périphéries.

Pour ne pas les rater, il faudra ouvrir l’œil ( et suivre le hashtag #unbancpourlapoésie ). Quand l’artiste intervient sur le paysage pour y disposer ses créations, c’est à sa manière, avec courtoisie : discrètement humoristique, poliment provocatrice, délicatement saugrenue. A l’opposé des tags indélébiles, les installations qu'elle réalise se veulent temporaires et jamais importunes, « éphémères », donc…